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Dos tacheté de rousseur

La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde (PR), est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle atteint les articulations et provoque la destruction progressive du cartilage et des os. La polyarthrite rhumatoïde est considérée comme une maladie auto-immune en raison de la présence d’anticorps produits par des cellules du système immunitaire et dirigés contre l’organisme lui-même. En France, on estime que 5 200 nouveaux cas de polyarthrite rhumatoïde surviennent chaque année .et que cette maladie touche environ 0,5 % de la population, soit plus de 300 000 personnes. La polyarthrite rhumatoïde peut survenir à tout âge, mais elle apparaît surtout chez des personnes âgées de 40 à 60 ans. Elle entraîne des répercussions fonctionnelles, psychologiques, sociales et professionnelles parfois graves.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

L'arthrite est l'inflammation d'une articulation. Le terme « polyarthrite » signifie que plusieurs articulations sont touchées. La polyarthrite rhumatoïde affecte tous les éléments d’une articulation (à la différence de l’arthrose où seul le cartilage est touché). L’inflammation provoquée par la réaction auto-immune entraîne une surproduction de liquide synovial. Ce liquide s’accumule, la membrane synoviale s‘épaissit et l’articulation enfle. Les éléments voisins (capsule, tendons, etc.) durcissent et deviennent douloureux. Des érosions du cartilage se développent au niveau des os et l’articulation devient de plus en plus raide.

Dans la majorité des cas, la polyarthrite rhumatoïde apparaît progressivement au niveau des poignets et des articulations des mains et des pieds, parfois au niveau des genoux ou des coudes. Les articulations concernées sont douloureuses, rouges avec une sensation de chaleur, et raides. Le moment où les douleurs sont le plus intenses est caractéristique des rhumatismes inflammatoires : la nuit, où elles réveillent les patients, et surtout le matin au réveil, avec une raideur articulaire qui disparaît dans la matinée. 

Une fois déclarée, la polyarthrite rhumatoïde s’aggrave progressivement et s’étend à d’autres articulations sous la forme de poussées successives entrecoupées d’accalmies relatives. Elle entraîne des douleurs chroniques, qui peuvent être intenses, et des déformations qui peuvent occasionner un handicap. 

QUELLES SONT LES CAUSES DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

Bien que l’origine de la maladie reste inconnue, les connaissances à ce sujet ont progressé au cours des dernières années. Plusieurs facteurs semblent impliqués dans le déclenchement de la maladie, notamment :

- Des facteurs dits environnementaux (en particulier le tabagisme, ainsi que des traumatismes ou des chocs émotionnels) 

- L’activation des défenses immunitaires suite à une infection (angine ou grippe, par exemple) 

- Un terrain génétique favorable (des gènes pouvant expliquer certaines prédispositions familiales ont été identifiés) 

- Des facteurs hormonaux (les modifications hormonales dues à la grossesse ou à la ménopause, par exemple).

PEUT-ON PRÉVENIR LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

Il n’existe pas de moyen reconnu de prévenir la polyarthrite rhumatoïde.

COMMENT FAIT-ON LE DIAGNOSTIC DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

Pour une meilleure efficacité des traitements, la polyarthrite rhumatoïde doit être prise en charge rapidement après l’apparition des symptômes. Le diagnostic d’une polyarthrite rhumatoïde débutante est difficile et se fait essentiellement à partir des symptômes observés : articulations gonflées, chaudes ou douloureuses, dérouillage matinal de plus de trente minutes, atteinte symétrique du corps, etc. En second lieu, il est essentiel d’éliminer d’autres maladies : arthrite d’origine infectieuse, spondylarthrite, etc.

Pour confirmer le diagnostic clinique, le médecin prescrit des examens radiologiques des mains, des poignets et de toutes les articulations atteintes.  Le médecin fait également pratiquer un bilan sanguin : recherche de marqueurs de l’inflammation (vitesse de sédimentation, protéine C réactive, par exemple), recherche de facteur rhumatoïde (parfois absent), recherche d’autres anticorps indiquant une maladie auto-immune, etc..

PEUT-ON PRÉDIRE L'ÉVOLUTION DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie dont l'évolution est extrêmement variable d'une personne à l'autre. Il existe des formes sévères à évolution beaucoup plus rapide, aboutissant en un à deux ans à une polyarthrite généralisée, très inflammatoire, avec un handicap important. La polyarthrite rhumatoïde peut également être bénigne et entraîner peu ou pas de gêne fonctionnelle, avec des déformations minimes, voire inexistantes, même après plusieurs années d'évolution.

Une fois le diagnostic posé, l'étape finale consiste à rechercher des éléments permettant de prédire l'évolution vers une polyarthrite chronique et destructrice : sévérité des symptômes au début de la maladie, nombre d'articulations douloureuses ou enflées, lésions vues à la radiographie, etc. Il existe également des marqueurs génétiques du pronostic : la polyarthrite est associée à certains gènes du système HLA.

QUELS SONT LES GRANDS PRINCIPES DU TRAITEMENT DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde repose sur la prescription de médicaments, la réadaptation fonctionnelle et les appareillages, ainsi que, parfois, la chirurgie. La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde doit être multidisciplinaire : médecin généraliste, rhumatologue, médecin de rééducation fonctionnelle, chirurgien orthopédiste, psychiatre ou psychologue, kinésithérapeute, ergothérapeute, podologue, infirmière, association, etc.

Les objectifs du traitement contre la polyarthrite rhumatoïde sont de soulager la douleur, de réduire l’intensité des symptômes, de stabiliser les lésions existantes et de prévenir l’apparition de nouvelles lésions, d’améliorer la qualité de vie.

On distingue deux types de traitements médicamenteux contre la polyarthrite rhumatoïde : les traitements d'action immédiate visant à réduire rapidement les symptômes et les traitements destinés à prévenir la progression de la polyarthrite rhumatoïde sur le long terme. Le traitement est adapté à chaque personne.

QUELS SONT LES GRANDS PRINCIPES DU TRAITEMENT DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ?

KINÉSITHÉRAPIE ET KINÉ BALNÉOTHÉRAPIE  

La kinésithérapie lutte contre l'enraidissement, les déformations articulaires et la fonte des muscles, tout en maintenant une certaine flexibilité des articulations. Le kinésithérapeute travaille en douceur manuellement sur toutes les articulations, des plus grosses aux plus petites.​​ La kiné balnéothérapie consiste à faire travailler les articulations et les muscles dans un bassin chauffé. Elle est contre-indiquée en période de poussée inflammatoire.​​

LES TRAITEMENTS DANS LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE

- Les AINS utilisés dans la polyarthrite rhumatoïde sont nombreux et très utiles du fait de leur effet anti-inflammatoire et antalgique. Cependant, ils ne font que soulager les symptômes et ne ralentissent pas l’évolution de la maladie.

 

- Les corticoïdes sont des substances anti-inflammatoires de la famille de la cortisone. Ils ont un intérêt majeur au cours de la polyarthrite rhumatoïde. À faible dose, ils sont prescrits lors des premiers mois de la maladie pour soulager les symptômes rapidement et efficacement (plus efficacement qu’avec les AINS). Ils pourraient également freiner la progression de la polyarthrite rhumatoïde. Les personnes traitées par les corticoïdes pour une durée supérieure à trois mois présentent un risque plus élevé de développer une ostéoporose : un suivi de la densité osseuse est régulièrement pratiqué et un traitement spécifique est prescrit si nécessaire.​

Dans certains cas, le rhumatologue peut décider de pratiquer une injection de corticoïdes directement dans l’articulation. L’injection intra-articulaire de corticoïdes est très efficace sur la douleur et l’inflammation, mais ses effets restent temporaires.

 

- Le méthotrexate est actuellement le traitement de fond prescrit en premier dans la polyarthrite rhumatoïde (sauf dans les cas particulièrement sévères). Son mécanisme d’action repose sur une réduction de l’activité du système immunitaire et des réactions inflammatoires. Une réponse maximale est habituellement obtenue dans les six premiers mois, avec amélioration des symptômes, de la mobilité des articulations et de la qualité de vie. Les patients qui prennent du méthotrexate sont régulièrement suivis pour déceler d’éventuels effets indésirables, notamment hépatiques, infectieux, pulmonaires et sanguins.​

 

- La sulfasalazine peut être prescrite à la place ou en complément du méthotrexate.

 

- Les immunosuppresseurs sont des substances qui diminuent l’activité du système immunitaire. Ils sont indiqués lorsque le méthotrexate n’est pas suffisamment efficace.

 

- La prescription du léflunomide est réservée aux spécialistes en rhumatologie ou en médecine interne.

 

- Les biomédicaments utilisés dans le traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde agissent sur les cellules de l’immunité. De ce fait, ils peuvent réduire les défenses de l’organisme contre les infections, et leur utilisation peut entraîner des infections graves. 

 

- Les agents anti-TNF bloquent l’action d’une substance produite par les cellules de l’immunité qui joue un rôle central dans la progression de la polyarthrite rhumatoïde. Les médicaments anti-TNF ont une action plus rapide et plus efficace que le méthotrexate sur les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde et sur sa progression.

Lorsqu’on reçoit un médicament anti-TNF, il est important de rester vigilant et de signaler à son médecin tout signe pouvant évoquer une infection. En effet, une infection négligée peut avoir des conséquences extrêmement graves chez les personnes qui reçoivent des anti-TNF.​​

 

D'autres traitements existent comme le Rituximab (anticorps monoclonal), les antagonistes de l'Interleukine, les inhibiteurs des Janus Kinases.....​​​​​​​​​

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